L’organisme gouvernemental s’est penché sur la mort de Roger Coupal, un homme de 68 ans de Bedford, en Montérégie, retrouvé mort dans son appartement le 12 décembre dernier.
Deux jours plus tôt, le sexagénaire avait subi «de multiples extractions dentaires» chez une chirurgienne-dentiste.
Il souffrait d’hypertension artérielle, de fibrose pulmonaire, de maladie pulmonaire obstructive et de maladie vasculaire athérosclérotique qu’il traitait avec une médication anticoagulante.
Or, il n’avait pas déclaré tous ses médicaments et maladies en amont de l’intervention, sinon pour inscrire «injections quotidiennes caillots» dans un formulaire médical.
«Dans l’après-midi et dans la soirée, il s’est plaint à un proche qu’il avait un saignement important et qu’il avalait beaucoup de sang», indique le rapport du coroner Me Donald Nicole publié le 11 avril.
M. Coupal n’a pas répondu à l’appel de suivi post-intervention, le jour suivant son opération, en matinée, et un peu plus tard sa voisine de l‘appartement du dessous a entendu un bruit.
Puis, plus rien.
Inquiète, elle a fait irruption chez M. Coupal le lendemain. Elle l’a découvert sans vie dans sa salle de bain, agenouillé et le haut du corps penché.
Son corps était sans signes vitaux et si rigide que toute manœuvre de réanimation était impraticable, souligne le coroner.
De nombreuses traces de sang ont été trouvées dans sa salle de bain, son salon et sur son divan, en plus d’un seau contenant un demi-litre de ce liquide ainsi que des papiers imbibés.
«Le tout laissant présumer qu’il avait perdu beaucoup de sang dans les heures suivant sa visite chez le dentiste», dit le rapport.
Recommandations
Roger Coupal est probablement mort d’un choc hypovolémique (une insuffisance de sang) consécutif à une hémorragie «résultant d’extractions dentaires récentes alors que sa médication anticoagulante n’avait pas été cessée».
Aucune lésion ni signe de violence n’a contribué au décès, tout comme aucune consommation d’alcool ou de drogue n’a été décelée.
«Il s’agit d’un décès accidentel», dit le coroner Me Donald Nicole, qui ne se prononce pas sur la responsabilité civile ou criminelle de la chirurgienne-dentiste concernée, ni sur la qualité des actes professionnels posés puisque cela ne fait pas partie de son mandat.
Il rappelle toutefois que l’Ordre des dentistes recommande fortement de vérifier auprès de Dossier santé Québec afin de pallier toute information manquante.
Surtout, il recommande à cet Ordre de rappeler à ses membres qu’ils ont l’obligation de réviser la fiche santé et le questionnaire médicodentaire de leurs patients à chaque rendez-vous et, de façon plus précise, de vérifier si le patient prend une médication anticoagulante ou antiplaquettaire «avant toute intervention chirurgicale».
Par courriel, la présidente de l‘Ordre, la Dre Liliane Malczewski, dit avoir «pris connaissance du rapport avec la plus grande attention et donnera suite aux recommandations».
«Il est toutefois important de rappeler que les dentistes ont déjà l’obligation de vérifier diligemment la liste des médicaments de leurs patients et de mettre à jour leur historique médical à chaque rendez-vous», précise-t-elle.